Porsche est l’un des constructeurs automobiles les plus prestigieux. On associe souvent cette marque allemande à des voitures de rêve telles que sa célèbre 911. Mais connaissez-vous l’histoire de cette entreprise mythique ? Luxebytrendy vous la raconte en détail.
Les origines de Porsche
L’histoire de Porsche commence au XXème siècle avec Ferdinand Porsche, l’un des pères fondateurs de la célèbre marque automobile allemande. Ingénieur brillant, il conçoit les modèles d’une multitude de constructeurs tels qu’Austro-Daimler, Mercedes-Benz ou Steyr. Ferry Porsche, son deuxième enfant né en 1909 en Autriche, grandit en s’imprégnant de cet univers automobile. Comme son père, il devient vite passionné par les voitures et se met à conduire les modèles dessinés par ce dernier. Tel père tel fils comme on dit !
Il finit lui aussi par devenir ingénieur et entre dans le monde professionnel vers la fin des années 1920. En 1930, le patriarche, après de multiples mutations entre l’Autriche et l’Allemagne, se met à son compte et ouvre à Stuttgart son bureau d’études dénommé « Porsche ». L’entreprise conçoit des moteurs et des pièces détachées, notamment la barre de tension qu’il a brevetée et qui est toujours utilisée aujourd’hui. Le fils Ferry s’aguerrit au sein de ce bureau et en devient le responsable en 1932.
Mais l’instauration du régime Nazi en 1933 marquera le début d’une période sombre pour Porsche. Ferdinand Porsche sera chargé l’année suivante de concevoir pour Hitler une voiture bon marché en mesure d’atteindre les 100km/h. Cela donnera naissance à la « Volkswagen », signifiant « voiture du peulple », qui deviendra plus tard la Coccinelle. Le constructeur sera aussi contraint de participer à l’effort de guerre au début de la Seconde Guerre Mondiale.
Après la fin de la guerre, Ferdinand Porsche est accusé de crimes de guerre et est incarcéré dans une prison française pendant 20 mois. Arrêté puis libéré sous caution, son fils prend la tête de l’entreprise.
La montée en puissance
Afin de protéger l’œuvre de son père de la menace de confiscation par les puissances occupantes mais aussi pour donner un second souffle à la marque, Ferry Porsche, aidé par sa sœur Louise (mariée depuis 1928 à l’avocat Dr. Anton Piëch), redémarre la production familiale en Autriche de façon complètement artisanale. Ce dernier avait pour ambition de créer la « voiture de ses rêves » puisqu’elle n’existait pas encore selon lui. Porsche s’était déjà essayé une première fois en créant la Type 64, une voiture de sport inspirée de la Coccinelle de Volkswagen.
Porsche produit ainsi sa première voiture de série, la 356, dont le châssis est encore une fois inspiré de la Coccinelle. Produite en masse dès 1950 à Stuttgart, elle est un franc succès. En effet, près de 80 000 modèles s’écouleront, que ce soit en speedster, en coupé ou en cabriolet. Le marché américain représente la moitié de ventes, séduit notamment par la sportivité de cette voiture capable d’atteindre les 145 km/h.
L’ascension commence alors pour le constructeur allemand qui finit par s’imposer rapidement sur le marché des voitures de sport. La Porsche 911, apparue en 1963, finir par asseoir la réputation de la marque. A la fin des années 1960, les ventes de cette voiture de prestige (plus de 30 000 par an) boostent celles de Porsche, dont la production triple en seulement quelques années. Ses performances et son design, caractérisé notamment par ses phares ronds, séduisent et en font une voiture intemporelle.
Une guerre intestine
L’histoire de Porsche est marquée par la guerre qui a lieu dans les années 1970 au sein de la famille. Suite à la mort de Ferdinand Porsche en 1951, une scission se fait entre les enfants de son fils Ferry, et ceux de sa fille, Louise Piëch. Le fils de cette dernière, dénommé Ferdinand, conçoit plusieurs modèles de course dont la célèbre 917 qui permet à la marque d’inaugurer son palmarès aux 24 Heures du Mans. Ferdinand Alexander, le fils aîné de Ferry, est l’origine quant à lui de la 911 dont le moteur est préparé par Ferdinand Piëch. Avec le succès rencontré par ces bolides, chacun devient de plus en plus ambitieux et multiplie les coups bas afin de prendre les rênes de l’entreprise familiale, chaque clan détenant la moitié des parts.
En 1972, Ferry et Louise décident de mettre fin à cette guerre intestine en interdisant à tous les héritiers de prendre la direction de Porsche. Frustré et vexé, Ferdinand Piëch quitte l’entreprise pour rejoindre son concurrent Audi, alors qu’il avait grandement contribué à renforcer la réputation de Porsche grâce aux victoires de ses modèles de course. Après avoir amené Audi sur le devant de la scène, il deviendra président de Volkswagen en 1988.
Le constructeur le plus rentable
La fin des années 1980 est une période très difficile pour Porsche. La faillite de bon nombre d’Américains aisés à cause du krach boursier de 1987, conjuguée à la concurrence des voitures japonaises font chuter les ventes du constructeur allemand sur le marché américain. La production est divisée par cinq au début des années 1990, poussant Porsche au bord de la faillite.
Pour redresser la barre et éviter une reprise par Volkswagen ou Mercedes-Benz, la direction est confiée en 1993 au responsable de la production, Wendelin Wiedeking. S’inspirant des pratiques de Toyota, il réduit dès son arrivée les coûts : suppression de près de 2 000 emplois, rationalisation de la production, réorganisation hiérarchique et nombre de sous-traitants divisés par trois. Les modèles 328 et 368, peu rentables, sont abandonnés au profit du renouveau de la 911. Des études sont également initiées sur le roadster Boxster et le SUV Cayenne. En 1997-1998, le constructeur allemand renoue avec les profits, les plus importants de l’histoire de Porsche. Le Boxster est un véritable succès tandis que le Cayenne devient le leader des 4×4 de luxe.
Porsche, sous la direction de son nouveau patron, devient ainsi le constructeur automobile le plus rentable du monde. Sa valeur explose, passant de 300 millions d’euros au début des années 1990 à plus de 27 milliards en 2007.
Le rachat par Volkswagen
C’est au cours de cette période prospère que Porsche décide d’augmenter en 2005 ses parts au capital de Volkswagen afin de faire de la marque le leader de l’industrie automobile allemande. Mais la crise économique vient entériner cette volonté d’acquisition. Pire, cette opération financière se retourne contre Porsche. Le constructeur se retrouve endetté à hauteur de 10 milliards d’euros et est contraint de fusionner avec le groupe Volkswagen, qui procède au rachat de 49,9% de ses parts en 2009.
Aujourd’hui, Porsche enregistre des ventes en hausse perpétuelle chaque année et s’illustre au travers d’une gamme de voitures particulièrement riche, faisant saliver bon nombre d’entre nous : Cayenne, 911, 718, Boxster, Cayman, Panamera, Macan… La dernière en date : la Porsche 911R. Voyez donc un peu !